La Vie Pratique Chrétienne — Le Chrétien et l’Habillement


doivent être « super bien habillés » pour «aller à l’église » le dimanche afin de plaire à Dieu ?

Nous avons accès à la présence de Dieu à tout moment et dans toutes les circonstances. S’attend-il à ce que vraiment son peuple s’habille pour un concours de beauté le dimanche matin ? Porter des vêtements attrayants et voyants le dimanche matin donne un faux message. Depuis près d’une décennie, l’église est devenue un endroit où les chrétiens cachent leurs vraies individualités et « s’habillent » pour avoir l’air beau et gentil. Nous savons qu’il y a une grande différence entre la « chrétienté » et le christianisme biblique, qui comprend tous les croyants nés de nouveau, formant le corps de Christ, partout sur la terre. Mais, au sein de l’Église protestante évangélique, d’où a bien pu venir l’idée que nous devions être « super bien habillés » pour « aller à l’église » le dimanche pour plaire à Dieu, la tendance est à la mode. D’abord, l’expression « aller à l’église », est en soi un anachronisme, car l’Église c’est nous-mêmes, des êtres vivants.
N’y a-t-il pas quelque chose de paradoxal à vouloir parler d’Église en termes architecturaux, en termes d’espace construit? Car, et nous le savons tous, le mot Église ne désigne pas l’espace construit, mais le mystère de la présence du Christ, c’est-à-dire une localisation qui n’est pas d’abord construite
de manière inerte, mais de matière vivante, communautaire.


Certaines dénominations issues de réveils ont pourtant résisté à cette nouvelle tendance culturelle d’un « habillement du dimanche», qui, en étant imposé, que ce soit directement ou indirectement, ajoutait un nouveau fardeau pour les gens défavorisés.
Et pourtant, certains pionniers d’autres confessions chrétiennes, enseignaient que les chrétiens devaient s’habiller simplement, de façon ordonnée et acceptable, mais simplement, même si c’est pauvrement.
Le vieux linge peut aussi être propre! Pour eux, tout habillement luxueux, raffiné, attrayant ou étincelant, séparait les riches des pauvres. Et cela n’est pas favorisant pour une vie communautaire et relationnelle. Pour certaines catégories des églises, Il fallait des bâtiments plus attrayants avec une course au confort. Dans le monde, on appelle ça le « progrès ». Mais il ne faut pas oublier que presque toujours, ce qui est appelé « progrès » par le monde, constitue pour l’Église une « régression ». « S’habiller pour l’église » est donc le résultat de l’influence de la culture environnante et séculière. Cela n’a rien à voir avec l’esprit de l’Évangile, l’enseignement de Jésus et la pensée de Dieu. L’histoire nous démontre bien que, depuis l’aube des temps, les gens de l’aristocratie et les grands de ce monde ont toujours eu l’habitude de « s’habiller avec luxe» pour les événements sociaux. De toute façon, seulement les riches mondains pouvaient se permettre « de beaux habits », pas le peuple et moins encore les fidèles. Il est vrai que l’habillement a toujours été, au fil de l’histoire, une marque claire et importante de la classe sociale, de l’ampleur des richesses des gens et de leur pouvoir. Mais disons en réalité que le port de la « tenue extravagance le dimanche » cache un problème fondamental. Il stimule l’illusion enflée d’orgueil que nous sommes d’une façon ou d’une autre «bons » parce que nous nous habillons pour Dieu. Or, c’est une attitude prétentieuse qui déshumanise et constitue un faux témoignage pour l’église qui est corps de Christ. N’a-t-on pas dit que Dieu ne voit que le cœur et ni l’habillement ? La question qui me vient toujours à la tête c’est que l’Église protestante évangélique, va-t-elle vers la dérive avec le nouveau concept où les chrétiens doivent être « super bien habillés » pour « aller à l’église » le dimanche afin de plaire à Dieu!? En tout cas, chacun doit réfléchir sur sa vie comportementale que Dieu peut aussi considérer comme péché.
                                                                                                                                                                                                                  LUC AZINA DANDJAYE