L’Eglise en temps de crise est un thème vaste mais compte tenu du temps qui nous est imparti, nous le présenteront en trois points. Premièrement, nous définirons les termes clés du thème, deuxièmement, nous parlerons de la crise et ses conséquences et troisièmement, nous parlerons du rôle de l’Eglise pendant la crise. Une conclusion mettra fin à notre présentation.
Plusieurs crises se sont produites dans le monde mais la maladie de coronavirus est d’actualite et c’est ce qui retient notre attention pour cet enseignement. Cette maladie peut être classée parmi les pestes ou épidémies prédites dans Luc 21 :11 et Apo 16 :2.
2.1. Les conséquences socio-économiques du COVID-19 au Tchad
a) En général :
La République du Tchad a enregistré son premier cas de la pandémie COVID-19 le 19 mars 2020. Depuis lors, le nombre de cas ne cesse d’augmenter passant de 1 à 4214 cas confirmés à la date du 10 mars 2021 avec 148 décès et 3724 cas guéris et cela devrait s’accroitre.
Pour limiter la propagation du virus sur le territoire national, le Gouvernement a décrété un Etat d’Urgence Sanitaire et des mesures barrières drastiques sont prises allant de la fermeture de son espace aérien, de ses frontières terrestres, des écoles, des églises, des mosquées, des bars, des restaurants, des casinos, des marchés, à l’interdiction d’attroupement, l’instauration d’un couvre-feu, etc.
Sur le plan économique, la pandémie a causé la chute brutale du prix du baril de pétrole sur le marché international. Ce qui a mis les producteurs comme le Tchad en difficulté au niveau des finances publiques. Outre le secteur pétrolier, le secteur hôtelier a pris également un véritable rude coup. Il a perdu des centaines de millions. Le manque à gagner est énorme pour l’économie nationale. Ces pertes, chiffrées à des centaines de millions, ont été les conséquences des mesures prises par le Gouvernement afin de freiner la propagation de la pandémie.
Dans le secteur des Bâtiments et Travaux publics, la situation est également peu brillante. Tous les chantiers sont aux arrêts. Les manœuvres et autres ouvriers sont contraints au chômage. Il faut ajouter à cela, le secteur des transports aérien et routier qui a aussi pris un sacré coup. Idem pour le commerce, le tourisme, la restauration et l’Education.
Le confinement, la restriction des mouvements et la fermeture des commerces ont été un calvaire vécu pour beaucoup de personnes qui se battent au jour le jour pour gagner leur nourriture. Leur situation a été très alarmante en dépit des mesures d’accompagnement préconisées par le gouvernement. Heureusement que ces mesures ont été assouplies par le nouveauncomité national de gestion de la crise sanitaire, mis en place par le président de la République en remplacement de la cellule de veille.
Bref, les conséquences socio-économiques du COVID-19 dans notre pays le Tchad sont :
– Les pertes d’emploi par milliers causant le chômage des travailleurs de plusieurs secteurs,
– Le manque d’emploi pour les diplômés qui cherchent le travail,
– Les difficultés financières causées par un taux élevé de chômeurs et de traitement salarial très réduit,
– Le coût de vie très élevé ajouté à l’insécurité alimentaire,
– La sous-alimentation d’une grande partie de la population nécessiteuse,
– La malnutrition des enfants venant des familles pauvres,
– Le non-accès à l’éducation nationale des enfants venant des familles pauvres,
– Le manque de soins sanitaires des personnes sans ressources,
– La vulnérabilité des populations allant de plus en plus grandissante, Etc.
b) Sur l’Eglise : Cela inclut :
– L’affaiblissement physiques des membres contaminés,
– La diminution substantielle des finances de l’Eglise causée par la perte d’emploi et le chômage des membres. Les dîmes et offrandes n’entrent pas comme auparavant,
– La régression quantitative des membres aux activités de l’Eglise,
– Les difficultés dans l’exécution des projets de l’Eglise,
2.2. Les conséquences spirituelles du COVID-19 dans les ACT
a) La mésentente autour de la pratique de la Sainte-Cène :
Avant la maladie du COVID-19, les Assemblées Chrétiennes au Tchad avaient toujours communié en partageant le même pain et en buvant tous, du vin ou du jus de raisin ou du jus d’oseille dans la même coupe. Avec les mesures barrières édictées par le gouvernement pour limiter la contamination par le coronavirus (port des masques, pas se serrer les mains, lavage des mains au savon, usage du gel hydroalcoolique, distanciation, etc.), le Comité
National des ACT, en date du 15 Juin 2020, a recommandé par écrit à toutes les ACT d’utiliser les verres individuels pour la SainteCène. Cette recommandation a connu de difficultés dans son application. Certaines assemblées locales l’ont acceptée et ont communié en utilisant les verres individuels, d’autres l’ont rejetée et ont continué à communier en utilisant la coupe unique, d’autres encore ont cessé de communier jusqu’à ce que l’AGN de Moundou se prononce sur cette situation. Entre temps, nombre de chrétiens ont manqué la joie et la paix dans leur cœur à cause de cette division latente.
b) Le refroidissement spirituel :
Comme le Seigneur l’a prévu dans Mat 24 : 6, la pandémie du coronavirus avec ses conséquences socio-économiques a aussi causé le refroidissement spirituel d’un grand nombre de chrétiens. Ce refroidissement se manifeste par :
– Notre faiblesse dans la prière et la méditation de la parole de Dieu,
– Notre égoïsme : la vie centrée sur soi-même,
– Notre manque de compassion et d’empathie pour nos prochains,
– Notre manque de consécration et piété à Dieu,
– Notre négligence et nonchalance dans les services de l’église,
– Le commérage et la calomnie dans le milieu chrétien,
– Le manque de compassion pour les âmes perdues et les œuvres évangéliques,
– Les faibles visites entre les membres de nos communités,
C. LE ROLE DE L’EGLISE PENDANT LA CRISE
Il s’agit de suggérer ce que l’Eglise doit faire en tant que sel de la terre et lumière du monde pour aider ceux qui souffrent les conséquences
de la crise et pour les rapprocher de Dieu qui a toutes les solutions à la crise.
1. Face aux conséquences socio-économiques du COVID-19
Qu’est-ce que l’Eglise doit faire concrètement ? Il y a plusieurs actions que l’Eglise doit faire mais je vous en propose quatre :
1.1. Le culte en famille
Pendant que le gouvernement ferme les églises pour limiter la contamination du coronavirus, nous sommes appelés à entretenir le culte de famille dans chacune de nos maisons. C’est pendant le culte de famille que nous louons le Seigneur, nous écoutons sa parole pour nous encourager les uns les autres, et nous prions les uns pour les autres. Pendant le culte de famille, nous collectons nos dimes et nos offrandes
pour soutenir l’œuvre de Dieu. En effet, même dans ces moments difficiles, si nous nous occupons des intérêts de Dieu, Dieu lui-même s’occupera de nos intérêts.
La suite dans le prochain numéro
Dr Mardochée NADOUMNGAR